Comment incarner une posture de mentor quand on est coach ? J’ai posé cette question à Elodie Goderon, coach, mentor et formatrice, suite à une publication Instagram que vous avez été nombreuses à commenter. Coach et mentor n’ont en effet pas le même rôle : tandis que l’un aide son coaché à trouver les réponses en lui-même, le mentor, lui, transmet toute son expérience, son savoir et ses conseils. Il veut emmener son mentoré là où il a lui-même été, tandis que le coach n’a pas obligatoirement suivi le chemin que souhaite prendre son coaché. Aujourd’hui, Elodie Goderon partage son expérience et ses conseils pour jongler entre ces deux casquettes.

Elodie, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Elodie Goderon, je suis entrepreneure. C’est un peu difficile de me définir car j’ai plusieurs casquettes : je suis coach, mentor et directrice d’un centre de formations, EG Forma, spécialisé dans le bonheur au travail. Je coach et j’accompagne les entrepreneurs à créer et développer leur entreprise depuis 2017.

Qu’est-ce qu’un mentor, selon toi ? 
Un mentor, c’est quelqu’un que tu vas prendre en exemple, tu vas marcher dans ses pas, pour voir comment il a fait, ce qu’il a fait, comment il réfléchit, pour avoir les résultats qu’il a. C’est un accompagnement plus long qu’un coaching, c’est quelqu’un qui va te dire comment faire ce qu’il a fait,  comment devenir “ce qu’il est” dans les facettes qui t’inspirent.

Comment assumer pleinement sa posture de mentor ? 
On est et on devient l’histoire qu’on se raconte à soi-même. Ce qu’il faut, c’est faire taire ses croyances, le bullshit qu’on peut croire sur nous et se concentrer sur les histoire où on se dit qu’on est capable. Quand tu deviens mentor, tu as cette appétence à aider les gens, les écouter, les conseiller et surtout à les enrichir, même financièrement ou au niveau du mindset. Cette posture de mentor, on n’a pas forcément besoin de la dire. Je ne me suis pas réveillée un jour en me disant « je suis mentor » (rires) ! Tu inspires les gens, pas tout le monde, et parmi ceux qui se reconnaissent en toi, il y en a qui se disent qu’ils ont envie d’emprunter le même bout de chemin que toi, et qui ont envie d’être guidé pour aller plus vite. 

Comment combiner cette double casquette de coach et mentor dans ses offres ?
Je pense qu’il faut se définir soi-même, en fonction de ce que la personne a besoin à l’instant T. Ce qui est génial dans les métiers d’accompagnement, c’est que tu peux passer d’une casquette à une autre, sans avoir besoin de te justifier : coach, formatrice, mentor, selon ce dont a besoin la personne en face de toi. La coach sera plus dans les questionnements sur ce qui est bon pour toi, alors que la mentor te dira : « fais comme ça ou pas comme ça », même si je reste souple car je suis convaincue que chacun peut devenir ce qu’il veut ! 

Tout ça, je ne l’explique pas forcément dans mes offres car je les incarne naturellement, c’est juste une question de définition. Par exemple, les appels découvertes et les premiers contacts vont aider à définir la posture à adopter, on est dans des métiers humains, un accompagnement ne sera jamais le même d’une personne à une autre, même si tu suis ton process ! Pour moi, dans mon éthique, je trouve pas ça correct de proposer la même chose à tout le monde, sachant qu’on est tous différents. Si on sort du cadre du salariat, c’est pas pour s’enfermer dans des définitions en tant qu’entrepreneures. Si on ne veut pas se définir c’est OK, ce sont vos propres règles et vos propres définitions qui comptent !

Je dirais simplement qu’il ne faut pas trop se prendre la tête : est-ce que je suis coach ? Mentor ? Il faut proposer une solution à un problème, répondre à un besoin et le reste ça va rouler. La personne sera plus intéressée par le résultat final que par ton titre !

Quand on a les deux casquettes (coach + mentor), c’est de la valeur supplémentaire qu’on apporte à notre client, est-ce qu’il faut en tenir compte dans notre tarif ?
Oui car dans les faits, le mentorat peut-être plus long, parce que les objectifs qui vont être atteint sur le long terme. Par exemple, David Laroche ne peut pas me coacher sur trois mois pour faire comme lui ou avoir les mêmes résultats, il y a tout un switch à faire, un état d’esprit à prendre. Cela dépend toujours de la valeur que tu t’accordes à toi et à tes compétences ! La question n’est pas si c’est plus cher, mais quelle est la valeur que je m’accorde, car dans tous les cas c’est toi qui intervient, tu vas jongler entre ces deux casquettes.

Merci beaucoup Elodie ! N’hésite pas aller suivre ses aventures de coach & mentor sur Instagram 😍

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